Cultiver sans poisons : le potager biodynamique.

Ronald Anderson 12-10-2023
Ronald Anderson

Poursuivons notre discussion sur l'agriculture biodynamique en parlant de l'humus, un élément clé de la culture naturelle. Cultiver un potager sans utiliser de poisons n'est possible qu'en prenant soin de toute la vie qui réside dans le sol, ce qui permet de produire l'humus adéquat pour chaque culture. La présence d'humus assure une bonne nutrition de la plante, ce qui la rend saine et résistante à la sécheresse.contribuer à la prévention des maladies et des parasites.

Michele Baio, agriculteur biodynamique, consultant et formateur de la section lombarde de l'Association pour l'agriculture biodynamique, a mis à notre disposition son expérience et ses connaissances.

Cultiver sans poisons

L'abandon des formes traditionnelles de défense contre les insectes et les maladies requiert la capacité d'activer les ressources inhérentes à l'environnement naturel, de sorte que les plantes soient saines et donc insensibles à l'adversité. Nous pouvons considérer comme poisons toutes les substances qui agissent en tuant les insectes et les micro-organismes : pasIl s'agit uniquement des produits chimiques utilisés dans l'agriculture moderne, mais aussi de certains traitements clés de l'agriculture biologique, tels que le cuivre, le soufre et le pyrèthre.

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Une substance telle que le cuivre est utilisée pour lutter contre les maladies des plantes, mais elle entraîne des effets secondaires en tuant des micro-organismes utiles. En distribuant du cuivre dans une parcelle chaque année, vous mettez dans l'environnement une trop grande quantité de cette substance, que les bactéries ne peuvent pas décomposer.

La culture biodynamique rejette l'utilisation systématique de ces traitements, qui sont réservés à de rares cas d'urgence, le plus souvent dus à des erreurs de l'agriculteur dans l'application de la méthode. Rudolf Steiner n'a jamais mentionné l'utilisation de substances toxiques telles que le cuivre ou le pyrèthre dans les pratiques agricoles biodynamiques. Un sol sain est capable de réagir à l'adversité, de s'adapter à l'environnement et de s'adapter aux changements climatiques.Ces substances naturelles n'ont pas d'effets secondaires, elles ne font que stimuler les ressources inhérentes à l'environnement et activer des processus positifs qui conduisent à une solution au problème.

On ne peut cependant pas envisager de passer du jour au lendemain à la méthode biodynamique en renonçant aux systèmes de défense utilisés jusqu'à présent dans le jardin. La conversion du sol est un processus lent, qui implique une réduction progressive de l'utilisation de poisons. Une base importante pour déterminer la santé des plantes dans le jardin est de s'assurer qu'elles ont de l'humus, provenant depréférée à la nutrition artificielle fournie par les engrais solubles.

L'agriculture biodynamique consiste à prendre soin de la terre et des formes de vie qu'elle contient : le sol que nous cultivons est peuplé d'une multitude d'insectes et de micro-organismes. Ces minuscules créatures président aux processus naturels qui permettent aux cultures de se développer. Leur travail rend possible la décomposition de la matière organique en éléments nutritifs.L'agriculture moderne oublie cette richesse vitale et crée un modèle similaire à celui de l'industrie : si des matières premières sont nécessaires, elles sont fournies toutes prêtes, avec fertilisation, tandis que toute interférence d'insectes ou de champignons est exterminée par des traitements.

La fertilité d'un sol est étroitement liée à la présence de la vie inhérente au sol lui-même : les insectes et les micro-organismes fabriquent l'humus, les organismes sporigènes appelés mycorhizes établissent des relations symbiotiques avec les racines permettant à la plante de l'absorber correctement.

Humus et nutrition adéquate des plantes

L'humus est une substance formée par des micro-organismes actifs dans le sol en transformant les substances végétales sèches qui tombent au sol (feuilles et branches) et d'autres résidus organiques. Le processus de dégradation forme un gel colloïdal qui contient des éléments nutritifs, liés par 75 % d'eau.

Il n'existe pas un seul type d'humus : chaque milieu crée le sien, en raison de la géologie du sol, des différentes substances organiques qui s'y déposent, mais aussi de la relation entre le sol et les plantes présentes. Lorsque la plante entre en relation avec le milieu, elle exige la production d'un certain type d'humus, nécessaire à son alimentation. En retour, la plante, par l'intermédiaire de ses racines, peut se nourrir d'un certain type d'humus.Ainsi, il y a un humus qui se forme pour les tomates, un autre pour les carottes, un autre encore pour les laitues : le sol d'un potager où l'on cultive vingt légumes différents créera vingt types d'humus.

L'alimentation par l'humus est très différente de l'apport chimique des éléments nutritifs nécessaires au moyen de sels solubles. Le terme "sels solubles" désigne tous les engrais à libération rapide, ceux de synthèse chimique, mais aussi certains engrais naturels tels que le fumier de volaille ou les granulés de fumier.

L'introduction de substances hydrosolubles dans le sol crée un problème : les nutriments sont facilement emportés par les pluies et l'irrigation, ce qui entraîne une concentration de sels dans les couches imperméables du sol. Les nutriments s'accumulent alors en profondeur dans le sol, où se trouvent également les dépôts d'eau dans lesquels les plantes puisent, ce qui accroît la salinité de l'eau de dépôt.

Au niveau cellulaire, les plantes ont besoin d'un certain rapport entre l'eau et les sels contenus dans chaque cellule (loi de l'osmose). Si la plante peut puiser séparément les sels et l'eau, elle peut réguler ce rapport. C'est ce qui se passe dans la nature, où la plante a des racines fasciculées superficielles pour se nourrir et des racines pivotantes profondes pour s'arroser.

Lorsque la plante a un excès de sel, elle doit absorber de l'eau pour l'équilibrer, mais si l'eau à sa disposition est salée à son tour, il n'est plus possible de retrouver l'équilibre. L'organisme végétal reste dans une situation d'excès de sel, pour l'équilibrer, il va essayer d'absorber de l'eau en permanence mais en même temps il va absorber plus de sel. Le résultat est un cercle vicieux qui affaiblit les plantes.

Ce n'est pas le cas de l'humus, car il s'agit d'un nutriment à libération lente : il peut rester dans le sol pendant des mois à la disposition des racines sans descendre en profondeur. L'humus est absorbé par les racines superficielles, que les plantes utilisent pour les nutriments, tandis que les racines pivotantes descendent en profondeur où elles trouvent de l'eau propre. De cette manière, l'organisme végétal est en mesure d'autoréguler la quantité de nutriments qu'il absorbe.La quantité de sel dans ses cellules lui permet d'être en bonne santé et vigoureux.

Cette différence entre l'engrais et l'humus explique pourquoi les plantes traitées avec des engrais solubles sont plus faibles et donc plus sujettes aux maladies. Lorsque dans la nature un élément est malsain, il périt facilement : les moisissures et les bactéries appliquent simplement la sélection naturelle en s'attaquant aux plantes affaiblies. Le cultivateur qui a utilisé des engrais solubles doit doncinterviennent souvent pour défendre les cultures et ont alors recours à des poisons.

La pratique biodynamique a un point de vue différent : elle promeut une alimentation naturelle, visant à créer un équilibre qui permet d'éviter plus facilement les problèmes. L'agriculteur biodynamique considère l'humus comme un capital précieux qui protège le jardin de l'adversité et évite d'empoisonner l'environnement.

Voir également: Quels sont les légumes qui peuvent être cultivés en pots ? Biodynamie 1 : Qu'est-ce que la biodynamie ? 3 : L'organisme agricole

Article de Matteo Cereda, rédigé avec les conseils techniques de Michele Baio, agriculteur et formateur en biodynamie.

Ronald Anderson

Ronald Anderson est un jardinier et cuisinier passionné, avec un amour particulier pour la culture de ses propres produits frais dans son potager. Il jardine depuis plus de 20 ans et possède une mine de connaissances sur la culture des légumes, des herbes et des fruits. Ronald est un blogueur et auteur bien connu, partageant son expertise sur son blog populaire, Kitchen Garden To Grow. Il s'est engagé à enseigner aux gens les joies du jardinage et à cultiver leurs propres aliments frais et sains. Ronald est également un chef qualifié et il aime expérimenter de nouvelles recettes en utilisant sa récolte locale. Il est un défenseur d'un mode de vie durable et croit que tout le monde peut bénéficier d'un potager. Lorsqu'il ne s'occupe pas de ses plantes ou ne prépare pas une tempête, Ronald peut être trouvé en randonnée ou en camping en plein air.